Adoptant une spécification de Cobb-Douglas, cet article vient préciser et confirmer les résultats de la théorie générale de la firme. Premièrement, il montre que la rigidité des salaires dans le court terme serait liée au fait qu’ils dépendent, d’une part, de la productivité moyenne du travail qui elle est peu variable dans le court terme et, d’autre part, de l’état de fonctionnement du marché du travail en matière de répartition primaire de revenu qui généralement ne change qu’après de longues négociations salariales. Deuxièmement, l’article confirme, d’une part, que le profit brut est la variable déterminante de la demande de travail dans le court terme, tandis que le niveau des salaires réels est l’un de ses déterminants à moyen et long terme et, d’autre part, que la sécurité du marché du travail est favorable à l’emploi, tandis que sa flexibilité est favorable au profit brut. Troisièmement, l’article confirme que (i) la stratégie d’investissement dépend de la structure de financement des entreprises ; (ii) la relation entre l’investissement et le taux d’intérêt est complexe et n’est pas monotone ; le signe de cette relation dépend notamment de la nature et du niveau des contraintes de financement, du degré d’élasticité de l’offre de crédit par rapport au taux d’intérêt et du niveau de profitabilité du capital. Quatrièmement, l’article montre que le taux d’intérêt et le taux d’amortissement influent de façon différente sur le niveau de l’investissement et que chacun de ces taux est un déterminant à part entière de l’investissement. Par conséquent, considérer la somme du taux d’intérêt et du taux d’amortissement (r + δ) comme une variable déterminante de l’investissement ne serait pas pertinent.