Partant d’une analyse théorique confrontant les fondements des concepts de l’utilité et des «capabilities» de Amartya Sen, cette étude montre que les deux approches du bien-être sont complémentaires au plan empirique. Ainsi, du fait de l’absence de données d’enquête adaptées pour l’analyse de la pauvreté en terme de « capabilities », une méthodologie d’exploitation de cette complémentarité empirique a été développée et testée, en vue d’optimiser les analyses de pauvreté à partir des enquêtes classiques sur les conditions de vie des ménages. Les tests empiriques ont montré que l’espace théorique du bien-être engendré par les fonctionnements élémentaires «se nourrir convenablement », « bien se soigner »,« être convenablement logé », « accéder à un cadre de vie décent ainsi qu’à l’eau salubre » et «accéder à l’éducation », serait un espace de dimension trois caractérisé par (i) les dépenses de consommation des ménages, (ii) le cadre de vie (logement, assainissement et accès à l’eau salubre), (iii) le taux de scolarisation des enfants de 7 à 14 ans.