Cette étude visait à dégager des pistes de réflexions pour une meilleure coordination des politiques visant à faciliter l’accès au crédit et à optimiser son allocation dans l’économie pour plus de travail décent au Burkina Faso. Elle montre que le marché du crédit burkinabé est compartimenté en quatre segments qui se distinguent par les mécanismes d’offre de crédit, de gestion de l’information et du risque de crédit. Par ailleurs, l’appel public à l’épargne de l’Etat s’apparente au financement des dépenses publiques par le circuit bancaire au regard de ses effets directs significatifs sur le marché crédit. Le cloisonnement du marché du crédit réduirait significativement l’efficacité des instruments traditionnels de politique monétaire, ainsi que l’impact du marché du crédit sur le travail décent. Pour y remédier, les pistes de réflexions suivantes méritent d’être approfondies : (i) la mise en place d’un système de garanties accessible aux petites et moyennes entreprises, (ii) le renforcement de l’efficacité du système judiciaire pour améliorer le taux de recouvrement des crédits en souffrance afin de réduire l’aversion des banquiers pour le risque, (iii) l’accroissement de la disponibilité et la fiabilité de l’information comptable au niveau des PME afin de permettre aux créanciers d’apprécier le risque à prendre et (iv) le développement à l’horizontale et à la verticale du micro-crédit pour une complémentarité efficace entre crédit bancaire et micro-crédit.