Basé sur les récentes études des économies locales en Afrique de l’Ouest et sur des données d’enquêtes sur le secteur informel de la ville de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), ce travail a eu pour objectif de contribuer à la réflexion sur la mobilisation des ressources fiscales dans les villes moyennes pour le financement du processus de développement local. Il confirme la marginalité des budgets locaux en regard du produit local brut et des charges communales qui ont augmenté avec la décentralisation. Cette marginalité des budgets locaux s’explique en grande partie par l’inefficacité des administrations fiscales dans le secteur informel qui par rapport au secteur moderne est très hétérogène et difficile à cerner. Mais, cette difficulté est surmontable comme le montre l’analyse typologique du secteur informel – réalisée à l’aide de la méthode de classification hiérarchique couplée avec une analyse en correspondances multiples –, car il existe dans ce secteur des sous groupes homogènes pour lesquels une politique adéquate d’appui ou fiscale peut être appliquée. Construit pour l’occasion, le modèle d’optimisation donne une esquisse théorique aux problèmes de la fiscalisation des micro-unités permettant d’analyser ces problèmes et de proposer des stratégies d’imposition des unités informelles allant dans le sens d’une politique fiscale adaptée. Ce modèle mérite d’être complété et amélioré en introduisant par exemple des mécanismes d’incitation, de sanction ou de dissuasion pour enrichir davantage l’analyse.